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Sur le vif

L'indignation face aux menaces de mort et aux injures racistes contre le maire de Givors

Rédigé par | Lundi 24 Août 2020 à 13:30

           


L'indignation face aux menaces de mort et aux injures racistes contre le maire de Givors
« Allez, fous le camp bougnoule si tu ne veux pas brûler comme une merguez, on sait encore se servir d’une mitraillette. » C’est en substance une des menaces de morts qu’a reçu Mohamed Boudjellaba, le maire de Givors, dans la métropole lyonnaise, dans un courrier anonyme de quatre pages, vendredi 21 août.

L'édile, élu sous la bannière Europe Ecologie Les Verts (EELV) en juin dernier avec 28,8 % des voix, a annoncé le lendemain qu’il poursuivrait l’auteur de la lettre en justice. « Choqué, je porte donc plainte et écris au procureur et au Préfet du Rhône. Le respect des citoyens et des élus, dans leur diversité, est un impératif qui ne peut être remis en cause. Il est le fondement sur lequel repose notre République, il est la pierre angulaire du vivre-ensemble », a-t-il fait savoir sur son compte Twitter.

La réaction de Pascal Mailhos, préfet du Rhône, ne s’est pas fait attendre. Il a déclaré condamner « avec la plus grande fermeté les propos abjects tenus à l'égard du maire de Givors », avant de rappeler que « le racisme ainsi que toutes les formes de discriminations n'ont pas leur place dans notre République ».

Le gouvernement a lui aussi réagi aux injures raciales dont Mohamed Boudjellaba a été la cible. Le ministre de l’intérieur, Gérard Darmanin, s’est dit « écœuré par ces propos racistes insupportables envers Mohamed Boudjellaba, maire de Givors. S’en prendre à un élu, c’est s'en prendre à la République. La haine n'a pas sa place dans notre société, nous ne laisserons rien passer ».

Même son de cloche pour le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti qui a annoncé l’ouverture d’une enquête « pour retrouver cet anonyme et le présenter à la justice ».

Un appel à « refonder l’arc républicain »

Dans cette lettre, l'anonyme affiche clairement son soutien à Christiane Charnay, la maire sortante : « Christiane Charnay a perdu l’élection du 28/6/2020 mais elle n’a pas perdu la guerre. (...) Maintenant tu payes la racaille pour mettre le feu aux immeubles, c’est très grave ce que tu as fait et crois moi, ça ne va pas rester sans vengeance. »

Une mention qui n’est pas restée sans réponse. L’ex-candidate de Givors en grand a fait part de son indignation dans un communiqué de presse partagé dimanche 23 août sur son compte Facebook : « Cette haine continue de gangréner notre société et ce poison se distille hier comme aujourd’hui avec des profanations de cimetières juifs, de mosquées et récemment la mémoire profanée de Oradour-Sur-Glane. Ces actes réduisent à néant l’histoire de notre pays et les valeurs qui l’ont façonné. »

Le courrier mentionne aussi Yasmina Bouagga, la maire du 1er arrondissement de Lyon, en la qualifiant de « Fatma qui est maire. Des propos qui n'ont pas laissé le Conseil des Mosquées du Rhône indifférent. Il affirme dans un communiqué de presse officiel « condamner cet acte ignoble » et à « refonder l’arc républicain ».

« Nous appelons les plus hautes autorités de l’Etat à mettre hors de nuire les protagonistes. Ce courrier s’inscrit dans un climat de haine, raciste, antimusulmane, antisémite, xénophobe, que nous vivons au niveau national et ces derniers jours sur la région lyonnaise », indique le CMR, citant notamment les incendies de mosquées survenues en août. « Notre République française est forte de sa diversité, elle rassemble des citoyens de tous horizons et convictions, qui partagent les mêmes principes et valeurs de notre République. La haine et la peur n’en font pas partie. »

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