La Covid-19, révélateur et amplificateur des inégalités ? C’est ce que constate Amnesty International dans son dernier rapport sur la situation des droits humains dans 149 pays en 2020 publié mercredi 7 avril. Le constat de l'ONG est accablant : « La pandémie de Covid-19 a mis à jour le terrible bilan de politiques destructrices, délibérément créatrices de divisions et qui perpétuent les inégalités, la discrimination et l’oppression. Des mesures qui ont représenté un terreau fertile favorisant les ravages causés par le Covid-19. »
Répressions policières, violences faites aux femmes, précarité… Le compte rendu de 500 pages confirme sans surprise que la pandémie a frappé plus durement les plus vulnérables, notamment les femmes, les réfugiés et les migrants mais aussi les soignants, « trahis par des années de politiques d’austérité », et les travailleurs du secteur informel.
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Cette situation s’explique, selon l’organisation, « par des décennies de politiques discriminatoires décidées par celles et ceux qui dirigent le monde ». Outre ces observations, l’ONG met en cause la gestion de la crise sanitaire par certains dirigeants et pointe du doigt l'« instrumentalisation » de la crise « pour lancer de nouvelles attaques contre les droits humains ».
Répressions policières, violences faites aux femmes, précarité… Le compte rendu de 500 pages confirme sans surprise que la pandémie a frappé plus durement les plus vulnérables, notamment les femmes, les réfugiés et les migrants mais aussi les soignants, « trahis par des années de politiques d’austérité », et les travailleurs du secteur informel.
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Cette situation s’explique, selon l’organisation, « par des décennies de politiques discriminatoires décidées par celles et ceux qui dirigent le monde ». Outre ces observations, l’ONG met en cause la gestion de la crise sanitaire par certains dirigeants et pointe du doigt l'« instrumentalisation » de la crise « pour lancer de nouvelles attaques contre les droits humains ».
Quand la Covid-19 devient prétexte pour restreindre des libertés
« De nombreux gouvernements ont réprimé la dissidence et, plus généralement, restreint l’espace civique. Face à des mouvements de protestation contre l’attitude de dirigeants refusant de rendre des comptes, contre l’érosion des droits sociaux et économiques et contre le racisme structurel (…), les forces de sécurité ont fait un usage abusif d’armes à feu et d’armes à létalité réduite, notamment de gaz lacrymogènes, tuant en toute illégalité des centaines de personnes et faisant de très nombreux blessés », en particulier dans des pays situés en Asie, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient mais aussi en Amérique, souligne le rapport d'Amnesty.
« Afin de faire respecter les restrictions concernant les rassemblements pendant la pandémie, de nombreux pays (…) ont totalement interdit les manifestations ou ont eu recours à une force illégale. Qui plus est, les autorités ont sanctionné les personnes qui critiquaient la politique officielle de lutte contre le Covid-19, dénonçaient les atteintes aux droits perpétrées dans le cadre de celle-ci ou mettaient en doute leur discours dans ce domaine. »
« Afin de faire respecter les restrictions concernant les rassemblements pendant la pandémie, de nombreux pays (…) ont totalement interdit les manifestations ou ont eu recours à une force illégale. Qui plus est, les autorités ont sanctionné les personnes qui critiquaient la politique officielle de lutte contre le Covid-19, dénonçaient les atteintes aux droits perpétrées dans le cadre de celle-ci ou mettaient en doute leur discours dans ce domaine. »
Les pays d'Europe dans le viseur de l'organisation
Plusieurs pays d’Europe dont la Bulgarie, la Russie mais aussi la France - à qui Amnesty a donné « un carton rouge » - ont été épinglés en raison d’une répression policière jugée excessive et discriminante. Dans ces pays, « l’application de certaines mesures de santé publique en lien avec le Covid-19, telles que le mesures de confinement, a touché de façon disproportionnée les personnes et les groupes marginalisés, qui ont fait l’objet de violences, de contrôles d’identité discriminatoires, de placements en quarantaine forcée et d’amendes. Ces pratiques ont mis en évidence le racisme institutionnel, la discrimination et le non-respect de l’obligation de rendre de comptes en cas d’allégations de recours illégal à la force par des responsables de l’application des lois ».
A l’aune de cette observation, l’organisation appelle les gouvernements impliqués à « cesser de se servir de la pandémie comme prétexte pour réprimer la dissidence. Ils doivent modérer l’action de la police, veiller à ce que tout auteur d’abus soit soumis à l’obligation de rendre des comptes et arrêter le glissement actuel vers une société de la surveillance ».
Amnesty International déplore également les répressions excessives des gouvernements dans plusieurs pays d’Afrique comme en Angola, en Ouganda ou au Togo où « le recours à une force excessive pour faire appliquer la réglementation liée à la pandémie de Covid-19 était courant. Dans de nombreux cas, il a entraîné des décès et des blessures ».
Dans les pays du Golfe, la pandémie a été utilisée « comme prétexte pour continuer de réprimer le droit à la liberté d'expression » tandis que, dans les Amériques, région qui présente le plus de disparités économiques selon l’organisation, c’est la précarité qui s’est révélée être l’enjeu le plus préoccupant. Une précarité aggravée par la crise sanitaire et que les dirigeants n’ont pas su endiguer, notamment au Brésil où « l’aide financière destinée aux personnes à faible revenu était insuffisante » et au Guatemala où certaines communautés n’avaient toujours pas accès à l’eau potable et n’ont pas pu en conséquences se protéger efficacement contre le virus.
A l'image du bilan annuel dressée par l'ONG Oxfam en janvier, l'organisation déplore un recul du respect des droits humains et encourage un passage à l'action des gouvernements mais aussi de la société civile. « Aurons-nous l’audace de voir ce qu’il convient de faire et le courage de passer à l’action, à l’échelle et au rythme nécessaires ? La question est posée », clame la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard.
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A l’aune de cette observation, l’organisation appelle les gouvernements impliqués à « cesser de se servir de la pandémie comme prétexte pour réprimer la dissidence. Ils doivent modérer l’action de la police, veiller à ce que tout auteur d’abus soit soumis à l’obligation de rendre des comptes et arrêter le glissement actuel vers une société de la surveillance ».
Amnesty International déplore également les répressions excessives des gouvernements dans plusieurs pays d’Afrique comme en Angola, en Ouganda ou au Togo où « le recours à une force excessive pour faire appliquer la réglementation liée à la pandémie de Covid-19 était courant. Dans de nombreux cas, il a entraîné des décès et des blessures ».
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