Salamnews : Votre morceau intitulé « Raïs Le Bled » était directement adressé à Ben Ali. Quelle réaction attendiez-vous de lui ?
El General : Le titre a été écrit et mis en musique le 7 novembre, date du coup d’État médical de Ben Ali contre Bourguiba en 1987. J’ai voulu dénoncer l’injustice et le manque de liberté à travers ce rap. Je ne savais pas si le président allait écouter ma chanson ni même qu’il y aurait une révolution, mais je n’avais pas peur...
Pourquoi le pseudo « El General » ?
C’est une référence au pouvoir, censé montrer la voie et garantir la liberté. Je m’inspire aussi de figures révolutionnaires comme Che Guevara.
Votre chanson a rencontré un vif succès. Comment est-elle devenue l’hymne de la révolution tunisienne ?
Je n’ai pas prévu un tel impact et encore moins ma célébrité ! Mais je pense que j’ai aidé à propager l’esprit de la révolution.
Pourquoi ce morceau a-t-il pris tant d’ampleur ?
Depuis 23 ans, les Tunisiens avaient besoin d’entendre peut-être des paroles comme cela. Des paroles interdites... Le rappeur est par nature contestataire, nos chansons expriment ce que le peuple pense.
Votre rap a pris une dimension politique, largement écoutée chez les moins jeunes, surtout après votre arrestation...
Les anciens ont réalisé que les jeunes parlent aussi de leurs soucis. Mon arrestation a aussi exacerbé le sentiment de révolte et a donné plus d’écho à la chanson.
Ben Ali est parti, mais la situation reste chaotique...
Insha Allah, nous construirons une Tunisie meilleure : un pays sans régionalisme, dirigé par des politiques honnêtes, soucieux de l’intérêt général et non de leur profit personnel.
Justement, quel rôle souhaitez-vous jouer dans la « reconstruction » de la Tunisie ?
Je continuerai à être une force de critique, je resterai la voix du peuple à travers mon rap. À l’avenir, j’aborderai aussi des questions comme la Palestine.
Première parution de cet article dans Salamnews, n° 24, mars 2011.
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