Fondé en 1997, le club Averroes rassemble près de 400 professionnels des médias autour de la promotion de la diversité au sein de l’appareil médiatique français. Il a publié aujourd’hui sur son site le Rapport 2010 du club Averroes. Un tour d’horizon de la diversité au sein des médias, de septembre 2009 à décembre 2010.
« Les avancées en matière de promotion de la diversité dans nos médias sont trop inégales d’un média à l’autre et notoirement insuffisantes, et […] le temps de l’action ou de la sanction des médias est venu. » Malgré la multiplication, en 2010, de rapports sur la diversité dans les médias (à France Télévision, par exemple, ou de la part du CSA lui-même) et la signature par presque toutes les chaînes du PAF de la Charte de diversité, la situation reste insatisfaisante.
« Les avancées en matière de promotion de la diversité dans nos médias sont trop inégales d’un média à l’autre et notoirement insuffisantes, et […] le temps de l’action ou de la sanction des médias est venu. » Malgré la multiplication, en 2010, de rapports sur la diversité dans les médias (à France Télévision, par exemple, ou de la part du CSA lui-même) et la signature par presque toutes les chaînes du PAF de la Charte de diversité, la situation reste insatisfaisante.
Les chaînes traditionnelles plus actives que la TNT
« La TNT : le mauvais élève du PAF », les grilles de programmes des chaînes de la TNT sont explicitement mises en cause dans ce rapport. Les auteurs parlent d’« inertie » , alors même que leurs aînées hertziennes déploient des efforts en termes de diversité. Pour les auteurs, ces chaînes semblent se reposer sur la large diffusion de programmes anglo-saxons ; les séries et émissions à succès en provenance des Etats-Unis ne sauraient remplacer le manque de visibilité des minorités présentes sur le sol français (maghrébine, africaine, asiatique...). Une situation inacceptable à laquelle le CSA devrait mettre un terme.
TF1 pour sa part, peut se vanter d’avoir le journaliste préféré des Français (d’après le sondage du JDD ). Harry Roselmack, présentateur emblématique de la diversité, a d’ailleurs renforcé sa présence à l’antenne. En plus du journal de 20 heures, il anime son magazine « Harry en immersion », qui réalise de belles audiences. La chaîne fait aussi des efforts en termes de représentation des minorités dans les émissions de divertissement (« La famille en or », « Le juste prix »...)
France Télévisions a, quant à elle, amorcé un tournant dans sa politique de diversité avec l’arrivée de Rémy Pflimlin à la tête du groupe. Le club Averroes constate une « évolution positive dans les magazines de France Télévisions, tant au niveau des invités, experts ou témoins, que dans le traitement des sujets ». L’émission de Frédéric Taddéï, « Ce soir ou jamais », est même présentée comme « le meilleur de ce que la télévision nous a offert depuis ces trente dernières années ».
Mais c’est France Ô qui récolte la palme de la diversité, grâce à des émissions comme « Toutes les France », animée par Ahmed Elkeiy, ou « Ô quotidien », animée par Flyy Lerandry.
Chez M6, la diversité semble s’afficher à l’écran. Il faut dire que la chaîne était lancée à l’origine pour un public jeune. Ses auditeurs ont grandi et composent aujourd’hui une France multiculturelle qu’il faut séduire. Karine Lemarchand, dont le père est originaire du Burundi, anime « L’amour est dans le pré » et « C’est ma vie ». Vikash Dhorasoo, d’origine indo-mauricienne, chronique sur « 100% Foot » tandis qu’Aïda Touihri, d’origine tunisienne, est au commande du magazine d’information « 66 minutes » et du journal de 12 h 45.
TF1 pour sa part, peut se vanter d’avoir le journaliste préféré des Français (d’après le sondage du JDD ). Harry Roselmack, présentateur emblématique de la diversité, a d’ailleurs renforcé sa présence à l’antenne. En plus du journal de 20 heures, il anime son magazine « Harry en immersion », qui réalise de belles audiences. La chaîne fait aussi des efforts en termes de représentation des minorités dans les émissions de divertissement (« La famille en or », « Le juste prix »...)
France Télévisions a, quant à elle, amorcé un tournant dans sa politique de diversité avec l’arrivée de Rémy Pflimlin à la tête du groupe. Le club Averroes constate une « évolution positive dans les magazines de France Télévisions, tant au niveau des invités, experts ou témoins, que dans le traitement des sujets ». L’émission de Frédéric Taddéï, « Ce soir ou jamais », est même présentée comme « le meilleur de ce que la télévision nous a offert depuis ces trente dernières années ».
Mais c’est France Ô qui récolte la palme de la diversité, grâce à des émissions comme « Toutes les France », animée par Ahmed Elkeiy, ou « Ô quotidien », animée par Flyy Lerandry.
Chez M6, la diversité semble s’afficher à l’écran. Il faut dire que la chaîne était lancée à l’origine pour un public jeune. Ses auditeurs ont grandi et composent aujourd’hui une France multiculturelle qu’il faut séduire. Karine Lemarchand, dont le père est originaire du Burundi, anime « L’amour est dans le pré » et « C’est ma vie ». Vikash Dhorasoo, d’origine indo-mauricienne, chronique sur « 100% Foot » tandis qu’Aïda Touihri, d’origine tunisienne, est au commande du magazine d’information « 66 minutes » et du journal de 12 h 45.
Diversité : la fiction a la part belle
Mais, en 2010, ce sont surtout les fictions qui ont œuvré en faveur de plus de diversité. TF1 s’est engagée devant le CSA à ce que « 60 % des pilotes de séries comportent au moins un acteur récurrent "vu comme non blanc" » et que « 60 % des téléfilms unitaires comporteront au moins un acteur "vu comme non blanc" ». Marc Grosy s’est ainsi illustré dans la nouvelle série « Interpol » avec Corinne Touzet.
A France Télévisions, quelques fictions ont marqué cette année pour leur ouverture aux minorités. « Fais danser la poussière », de Christian Faure, raconte l’histoire de Maya, une métisse élevée par une mère bretonne. Le téléfilm « La Fracture », d’Alain Tasma, plonge le spectateur dans le quotidien d’un collège en Seine-Saint-Denis. Il a réalisé 15,4 % de part d’audience d’après Médiamétrie le jour de sa diffusion (le 30 novembre 2010).
Canal + fait figure de bon élève. Ce serait la chaîne « la plus exemplaire en matière de diversité ». Cet état de fait tiendrait de la tradition même de la chaîne. Ici, pas de « Monsieur diversité », juste l’intégration de la diversité dans la stratégie globale de la chaîne.
Ainsi, que ce soit sur le plan des fictions ou celui de l’information, des acteurs et des thèmes issus de la France multiculturelle s’expriment en prime-time. « La vraie vie des jeunes », par exemple, « offre un casting de jeunes comédiens pour la plupart issus des minorités ». Une des émissions phares de Canal +, « le Grand Journal », emploie des chroniqueurs de diverses origines (Mouloud Achour, Omar Sy, Kamel le Magicien) jusqu’à Ali Baddou, qui a remplacé le présentateur vedette Michel Denisot, à six reprises en 2010.
A France Télévisions, quelques fictions ont marqué cette année pour leur ouverture aux minorités. « Fais danser la poussière », de Christian Faure, raconte l’histoire de Maya, une métisse élevée par une mère bretonne. Le téléfilm « La Fracture », d’Alain Tasma, plonge le spectateur dans le quotidien d’un collège en Seine-Saint-Denis. Il a réalisé 15,4 % de part d’audience d’après Médiamétrie le jour de sa diffusion (le 30 novembre 2010).
Canal + fait figure de bon élève. Ce serait la chaîne « la plus exemplaire en matière de diversité ». Cet état de fait tiendrait de la tradition même de la chaîne. Ici, pas de « Monsieur diversité », juste l’intégration de la diversité dans la stratégie globale de la chaîne.
Ainsi, que ce soit sur le plan des fictions ou celui de l’information, des acteurs et des thèmes issus de la France multiculturelle s’expriment en prime-time. « La vraie vie des jeunes », par exemple, « offre un casting de jeunes comédiens pour la plupart issus des minorités ». Une des émissions phares de Canal +, « le Grand Journal », emploie des chroniqueurs de diverses origines (Mouloud Achour, Omar Sy, Kamel le Magicien) jusqu’à Ali Baddou, qui a remplacé le présentateur vedette Michel Denisot, à six reprises en 2010.
Des sanctions pour moins d’impunité
Cette sous-représentation de la richesse culturelle française semble atteindre les limites. Le club Averroes demande désormais aux pouvoirs publics de « doter le Conseil supérieur de l’audiovisuel d’une véritable capacité de sanctions, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».
L"année 2011 devrait, pour les auteurs du Rapport Averroes, « faire le tri en ceux qui s’obstinent à ne pas vouloir reconnaître l’évolution de notre société ». Un gigantesque chantier en perspective.
i[Lire le rapport annuel 2010 « Médias et diversité »] sur le site du Club Averroes
L"année 2011 devrait, pour les auteurs du Rapport Averroes, « faire le tri en ceux qui s’obstinent à ne pas vouloir reconnaître l’évolution de notre société ». Un gigantesque chantier en perspective.
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