Bruxelles endeuillée par un attentat terroriste, la Suède prise comme cible

La Belgique est sous le choc. Un tireur circulant en scooter a ouvert le feu, dans la soirée du lundi 16 octobre, en plein centre de Bruxelles, tuant au moins deux personnes, visiblement suédoise. Une troisième personne, un chauffeur de taxi, a été blessée mais ses jours ne sont pas en danger, selon le parquet fédéral chargé du terrorisme qui s'est saisi de l'enquête. L'assaillant est en fuite, mettant en état alerte les services de sécurité.*

La fusillade s'est déroulée en marge d'un match de football entre la Belgique et la Suède comptant pour les qualifications de l'Euro 2024. Le confrontation sportive, qui se déroulait dans la capitale belge, au stade Roi Baudouin, a été interrompue à la mi-temps et n'a pas repris, la sélection suédoise n’ayant pas voulu revenir sur le terrain après avoir été informée de l'attentat. Pour leur sécurité, les 35 000 supporters sont demeurés confinés dans le stade avant d'être évacués vers minuit.

Dans une vidéo amateur qui circule sur les réseaux sociaux, un individu se présentant comme le tireur assure en arabe appartenir au groupe terroriste Etat islamique et revendique avoir abattu trois Suédois. Si ces éléments sont bien confirmés par les autorités, les autodafés du Coran qui ont été organisés au cours de l'année à Stockholm pourraient alors avoir motivé les actes de l'assaillant. Aucune mention du conflit israélo-palestinien n'a en revanche été faite et aucun lien n'a été établi avec l'actualité brûlante au Proche-Orient par le parquet.

Selon le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, il s'agit d'un Tunisien de 45 ans qui a demandé l’asile en Belgique en novembre 2019, « connu des services de police pour des faits suspects : trafic d’être humains, séjour illégal et atteinte à la sûreté de l’Etat ».cg[

« Mes plus sincères condoléances aux proches des victimes du lâche attentat de Bruxelles », a déclaré sur X le Premier ministre, Alexander De Croo, qui a presenté ses condoléances au gouvernement suédois. Celui-ci s'efforçait ces dernières semaines à rétablir la confiance avec les pays musulmans dont un grand nombre avaient ouvertement critiqué la Suède après plusieurs destructions en place publique d'exemplaires du Coran par des militants anti-islam. Prenant au sérieux les menaces terroristes, Stockholm avait dans le même temps relevé son niveau d’alerte terroriste.

Alors que le tireur est toujours activement recherché,* le niveau maximal de menace 4 a été relevé pour la région de Bruxelles-Capitale. Ses habitants sont appelés à la plus grande vigilance. Le reste du pays est passé au niveau 3. Le ministère français de l'Intérieur a demandé le renforcement des frontières avec la Belgique.

En France, encore sous le choc de l'odieuse attaque à Arras, et en Europe, les condamnations pleuvent de toutes parts, y compris du côté des musulmans, organisations comme individus, qui voient de nouveau tristement l'islam être instrumentalisé à des fins criminels.

Mise à jour mardi 17 octobre : L'auteur de la fusillade a été interpellé tôt mardi 17 octobre dans la commune bruxelloise de Schaerbeek. Le parquet fédéral a annoncé sa mort.

Mise à jour vendredi 20 octobre : Le ministre belge de la Justice a annoncé sa démission après avoir appris que la Tunisie avait réclamé l’extradition de l’auteur de l’attaque en août 2022. Cette demande n'avait pas été traitée par le parquet de Bruxelles qui en a été destinataire. « C’est une faute individuelle, monumentale, une faute inacceptable, aux conséquences dramatiques », a affirmé le ministre, qui a dit en assumer « la responsabilité en démissionnant ».

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