A l'occasion de la journée internationale de la femme, une association d'artistes réalise des peintures dans la rue du centre ville de Gaza. Aucun des représentants du Fatah et du Hamas invités n'ont été présents. © Frédéric Sautereau
Depuis des années que Frédéric Sautereau mène des reportages sur le conflit israélo-palestinien, jamais autant de critiques ne lui avaient été signifiées depuis que l’hôtel Saint-Simon d’Angoulême a pris la décision, sur demande de l'association Charente Palestine Solidarité, d’exposer ses photos sur le Hamas. Ce grand reporter a été assailli de virulentes critiques de la part du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
« La ville se déshonore en accueillant une exposition propagandiste, je suis très choqué », a ainsi déclaré Marc Knobel, un des représentants du CRIF. Un choc qui est à la hauteur de l’incompréhension - volontaire - de l'organisation quant aux objectifs visés par le photographe, dont le sérieux de son travail n'est plus à démontrer au vu du nombre de bourses et de prix prestigieux qu'il a remportés depuis près de 15 ans sur des terrains difficiles.
Son exposition, intitulée « Hamas », cherche à définir comment ce mouvement politique est devenu si populaire en Palestine et évoque la vie quotidienne dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas depuis juin 2007.
« La ville se déshonore en accueillant une exposition propagandiste, je suis très choqué », a ainsi déclaré Marc Knobel, un des représentants du CRIF. Un choc qui est à la hauteur de l’incompréhension - volontaire - de l'organisation quant aux objectifs visés par le photographe, dont le sérieux de son travail n'est plus à démontrer au vu du nombre de bourses et de prix prestigieux qu'il a remportés depuis près de 15 ans sur des terrains difficiles.
Son exposition, intitulée « Hamas », cherche à définir comment ce mouvement politique est devenu si populaire en Palestine et évoque la vie quotidienne dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas depuis juin 2007.
Le Hamas renforcé par le blocus israélien de Gaza
L’organisation, qualifiée de terroriste par Israël et ses alliés, est aussi considérée par une majorité des Palestiniens comme un mouvement de résistance qui tire une légitimité politique de longue date, et plus particulièrement depuis les élections législatives de janvier 2006, dont il est sorti victorieux. Des résultats que n’avaient pu se résoudre à accepter les Etats-Unis et l’Europe, qui avaient pourtant encouragé ces élections, que les observateurs internationaux avaient qualifiées de transparentes et démocratiques.
La nécessité d’un dialogue avec ce mouvement est une perspective que certains observateurs politiques suggèrent, en vue de relancer un processus de paix et d'améliorer la vie des Palestiniens, surtout vivant à Gaza.
Depuis 2007, la situation humanitaire dans cette enclave palestinienne n’a eu de cesse de s’aggraver. Les Gazaouis sont victimes d’un blocus israélien qui fait de leur territoire une véritable prison à ciel ouvert que les ONG humanitaires ont plus que difficilement du mal à approvisionner. « Un camp de concentration », ont même osé dire Eva Joly et Nathalie Artaud, candidates à l'Elysée, quelques jours plus tôt. Les opérations militaires israéliennes successives, dont celle de décembre 2008 et de janvier 2009, ont mis à sac l’économie de Gaza, sous perfusion. Sans compter les plus de 1 400 morts et les milliers de blessés touchés par les bombardements, dont certains ont posé pour Frédéric Sautereau.
Le photographe pense dès lors que « la situation de Gaza est forcément propice » à un engagement politique et militaire des jeunes Palestiniens, comme l’illustrent parfaitement certaines photographies montrant des adolescents au sein du mouvement des Brigades Ezzedeen al-Qassam.
Malgré les coups qui lui sont portés, le Hamas jouit encore d'une bonne cote de popularité. Ses opposants n'ont pas pour autant disparu de la scène politique et sociale. Un fait dont s'est attaché à présenter le journaliste au public d'Angoulême.
La nécessité d’un dialogue avec ce mouvement est une perspective que certains observateurs politiques suggèrent, en vue de relancer un processus de paix et d'améliorer la vie des Palestiniens, surtout vivant à Gaza.
Depuis 2007, la situation humanitaire dans cette enclave palestinienne n’a eu de cesse de s’aggraver. Les Gazaouis sont victimes d’un blocus israélien qui fait de leur territoire une véritable prison à ciel ouvert que les ONG humanitaires ont plus que difficilement du mal à approvisionner. « Un camp de concentration », ont même osé dire Eva Joly et Nathalie Artaud, candidates à l'Elysée, quelques jours plus tôt. Les opérations militaires israéliennes successives, dont celle de décembre 2008 et de janvier 2009, ont mis à sac l’économie de Gaza, sous perfusion. Sans compter les plus de 1 400 morts et les milliers de blessés touchés par les bombardements, dont certains ont posé pour Frédéric Sautereau.
Le photographe pense dès lors que « la situation de Gaza est forcément propice » à un engagement politique et militaire des jeunes Palestiniens, comme l’illustrent parfaitement certaines photographies montrant des adolescents au sein du mouvement des Brigades Ezzedeen al-Qassam.
Malgré les coups qui lui sont portés, le Hamas jouit encore d'une bonne cote de popularité. Ses opposants n'ont pas pour autant disparu de la scène politique et sociale. Un fait dont s'est attaché à présenter le journaliste au public d'Angoulême.
L’honnêteté intellectuelle du journaliste faussement mise en cause
Selon le photojournaliste, le but de cette exposition est de montrer « toutes les facettes de cette organisation aux buts politiques et militaires ». Il estime ainsi que son reportage photographique a été fait avec « sérieux et honnêteté intellectuelle », qui sont « le fil conducteur » de son travail. Ses 88 clichés en grand format, dont 37 accrochés à l'hôtel Saint-Simon d'Angoulême, lui ont valu d’être récompensé par un Visa d'or lors du Festival international de photojournalisme de Perpignan, en 2010.
Face à la controverse, Frédéric Sautereau reste serein, jugeant son travail « journalistiquement inattaquable ». Il insiste même sur le fait que son travail n’a rien de militant, que ses propos ne font plaisir à aucun des partis. En tous les cas, ils relèvent de la liberté d’expression.
Un avis que ne partage pas Richard Prasquier, le président du CRIF, qui affirme que « les photos sont belles mais le message est perfide » et qu’elles font une « apologie du terrorisme ». « Si ce photographe avait fait de belles photos de pédophilie, on les aurait présentées ? La liberté d’expression n’inclut pas l’apologie du terrorisme, quelle que soit la qualité des images », s’est-il même exclamé.
M. Prasquier a réclamé l’interdiction de l’exposition à la ville d’Angoulême, qui a prêté une salle à l'association, et s’était laissé le droit de « recourir à tous les moyens » pour l’annuler. En vain, puisque la majorité municipale a décidé du maintien de l’événement jusqu’au 21 avril. « Ce reportage a obtenu le Visa d’or de la presse internationale, gage de son sérieux. Frédéric Sautereau est un photographe reconnu (…). La ville n’a pas à censurer un artiste », a répondu le maire adjoint à la culture, Gérard Desaphy.
Un débat avec des représentants de la communauté juive - sans le CRIF, qui a refusé l'invitation - s'est déroulé dans le calme mercredi 11 avril lors du vernissage. « La polémique semble s'être apaisée, tant mieux », nous informe le journaliste. L'exposition devrait remporter un franc succès auprès des visiteurs.
Exposition « Hamas », du 10 au 21 avril à l'hôtel Saint-Simon, rue de la Cloche-Verte, à Angoulême.
L'exposition est aussi en ligne sur le site de Frédéric Sautereau.
Face à la controverse, Frédéric Sautereau reste serein, jugeant son travail « journalistiquement inattaquable ». Il insiste même sur le fait que son travail n’a rien de militant, que ses propos ne font plaisir à aucun des partis. En tous les cas, ils relèvent de la liberté d’expression.
Un avis que ne partage pas Richard Prasquier, le président du CRIF, qui affirme que « les photos sont belles mais le message est perfide » et qu’elles font une « apologie du terrorisme ». « Si ce photographe avait fait de belles photos de pédophilie, on les aurait présentées ? La liberté d’expression n’inclut pas l’apologie du terrorisme, quelle que soit la qualité des images », s’est-il même exclamé.
M. Prasquier a réclamé l’interdiction de l’exposition à la ville d’Angoulême, qui a prêté une salle à l'association, et s’était laissé le droit de « recourir à tous les moyens » pour l’annuler. En vain, puisque la majorité municipale a décidé du maintien de l’événement jusqu’au 21 avril. « Ce reportage a obtenu le Visa d’or de la presse internationale, gage de son sérieux. Frédéric Sautereau est un photographe reconnu (…). La ville n’a pas à censurer un artiste », a répondu le maire adjoint à la culture, Gérard Desaphy.
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